Pour occuper les longues soirées d’hiver en Lavedan, les locaux se racontaient devant le feu de l’âtre, nombre d’histoires et légendes. Leurs origines avaient souvent pour base, l’Ancien Testament, les fées, les sorcières, le diable et les faits d'armes du Grand Charlemagne, de son neveu Roland et des quatre frères Aymon, avec leur cheval-fée Baïar (ou Baïart). Ces histoires légendées étaient transmises de maisonnée en maisonnée par les chefs de maison et de château en château par les troubadours. Puis, reprises par le peuple qui en transforma certaines en spectacle théâtral. Très superstitieux et aptes à croire au merveilleux, les Lavedanais les prenaient parfois pour des histoires vraies.
Les instituteurs avec leur monographie, au XIXe siècle, dont Rondou pour les vallées de Barèges et Beauxis pour Agos ont amplement contribués à la pérennité de ce patrimoine immétériel. Patrimoine repris par nombre d'auteurs contemporains (1).
(1) Rondou, contes et légendes des vallées de Barège édité par J -L Massoure et Beauxis par le bulletin de l'académie des H-P de 1859.
Ps. Voir Lire à la fin du dossier.
À la fin du règne de Louis XV et au début de celui de Louis XVI, les pastourelles habitées de bergers larmoyants et bergères lascives étaient à la mode C’était l’époque de Fabre d’Eglantine (1713-1795) avec Il pleut, il pleut bergère, rentre tes blancs moutons et de Marie-Antoinette avec sa bergerie de Versailles. C’était l’époque de P. Jéliote (1715-1795) qui chantait en béarnais à la cour de Louis XV, les poèmes mis en musique de son compatriote Cyprien Despourrins. Ces poèmes où la montagne pyrénéenne et ses habitants sont magnifiés ont survécu aux siècles, pour être repris par des compositeurs interprètes de génie comme Alfred Roland (1797-1874), Pascal Abadie et Edmond Duplan.
a) Le bigourdan -b) Les sobriquets et dictons populaires -c) Les gravures sur les pierres des bergers- d) origine des noms de famille
Nous sommes en pays gascon. Le dialecte bigourdan est l’une des sept grandes variétés de la langue gasconne. Et comme le proclame si fièrement le Pay-Chèt, héros du roman de Robert Arnaut, Les corneilles blanches.
« C’est une belle et vieille langue, plus riche que la leur (celle des gouvernants). Elle contient toute l’histoire de nos montagnes, tout le bonheur et le malheur de ceux qui ont vécu ici, avant nous. »